Les fouilles archéologiques de la zone de la Burlière riches en découvertes sur la vie des tretsois il y a plus de 5500 ans

 

Depuis le début du mois de mars 2015 un étrange ballet parfaitement chorégraphié de pelleteuses est en spectacle à ciel ouvert, dans la zone de la Burlière. Dirigé par une équipe de 20 archéologues de l'INRAP ils procèdent à des fouilles préventives sur une zone de 7 hectares, qui font suite à un diagnostic établi il y a un an à la même période, qui avait pour but de déceler l'intêret du site.

Un diagnostic qui avait alors été riche en découvertes et comme le veut la loi, avant tout chantier, des fouilles préventives ont alors été prescrites, suite à ces résultats. C'est ce qui est en train d'être effectué pendant une durée de cinq mois avant le démarrage des travaux d'agrandissement de la zone de la Burlière sur une surface de 23 hectares, qui sera financée pour un montant de 16.5 millions d'euros par la CPA.

Le délai pour réaliser des fouilles préventives étant assez court, de gros moyens ont été déployés sur la zone avec 10 grosses pelles mécaniques, 2 mini pelles et autres engins de chantier qui travaillent tous les jours en compagnie de 20 archéologues afin de dévoiler le passé de cette plaine finalement riche en occupation.

Il y a un an le diagnostic avait d'abord permis de voir s'il y avait quelque chose d'interressant ou non, il s'est alors avéré que c'était positif et il a donc fallu aux archéologues délimiter le site, la profondeur et identifier les éléments. Un rapport a été établi et remis à la DRAC qui a décidé que sur les 16 hectares, 7 étaient primordiales d'être fouillés. Les niveaux archéologiques repérés lors de la campagne de diagnostics de l'année dernière se situent à environ 70 cm sous le sol actuel. Il a donc fallu utiliser de gros moyens pour enlever cette couche de terre et atteindre ces niveaux de sol et effectuer un décapage exhaustif depuis le mois de  mars, donnant d'immenses dunes de terres de près de dix mètres de haut sur plus de 40m par 60 pour certaines. Il s'agit de gérer la terre en la regroupant, afin de prendre le moins de place possible. Les archéologues fouillant ainsi les 7 hectares dans leur intégralité.

Concrètement, avec son godet plat, le conducteur d'engin arrive à enlever des fines couches de moins d'un centimètre. A coté de chaque godet est posté un archéologue qui le guide et surveille le sol.

"En prévision de ces fouilles préventives l'an dernier on avait recouvert les découvertes de bidime, pour les protéger. Les conducteurs des pelles mécaniques sont très bons , vont alors doucement pour retirer la terre. Ils sont tellement minutieux qu'avec leur godet en décapant ils n'ont même pas enlevé les clous et étiquettes cette année.
On a même retrouvé des traces de peinture au sol. On savait grace à nos relevés, où chercher et dans quel limon chercher, même si l'altitude n'était pas la même partout, dès que l'on arrive à la couche de graviers on sait qu'il faut aller doucement"
témoigne une des responsables des fouilles.

Un topographe effectue lui des relevés au fur et à mesure. A la fin du chantier les archéologues ont l'obligation de remettre la terre à sa place, mais les vestiges auront été fouillés et la zone pourra être construite. Les fouilles vont durer jusqu'au 10 juillet et le site sera rendu à la Semepa, aménageur de la zone mi aout, pour un début concret des travaux d'ici la fin de l'année.

 

Et les découvertes sont riches puisque les archéologues ont trouvé la trace d'habitats datant du néolithique (environ 5000 ans avant notre ère) , du néolitique ancien vieux de 9000 ans, de l'age du fer, ou encore du cadastre romain et des vestiges médiévaux... de quoi enrichir encore plus l'histoire de Trets. Des découvertes dans un bel état de conservation généralement, qui font suite à celles découvertes il y a quelques années sur le site de Terre Longue, pas très loin d'ici qui avaient révélé de nombreuses pièces d'obsidiennes

Pour la période préhistorique, au néolithique il va s'agir sans doute de "village", ce qui est assez inédit dans la région, avec la trace de trous de poteaux porteurs servant à assurer les structures des foyers, on retrouve également plusieurs fosses de stockage de terre ou d'argiles par exemple.. tout cela va permettre de reconstituer l'habitat préhistorique, car il y a eu une vaste occupation au néo lithique moyen.

Pour la période gallo-romaine, il s'agit principalement de cadastre, c'est à dire qu'on se trouve dans les champs cultivés à l'époque des romains qui, toujours trés organisés fragmentaient leur campagne de façon trés rigoureuse avec des fossés et parfois des bornes.

Ensuite pour la période médiévale, il semblerait que ce soit une zone de stockage (des fosses de silo ont été découvertes servant à conserver les grains) ce qui est assez exceptionnel.

Ils ont découverts par exemple lors de ces fouilles deux tombes du Néolithique moyen, car il était courant à l'époque d'en trouver à l'intérieur des habitations au Néolithique. Une des tombes comportait une jeune fille en position fœtale sur le coté, dont le corps avait été enduit d'ocre, le tout recouvert de pierres . Les ossements étaient entièrement rouges.

Mais aussi des fragments de céramiques, des fonds de vase prouvant qu'ils étaient à l'intérieur d'habitations, des foyers à pierres chauffées pour cuisiner, des fours bien découpés dans la terre, mais également Tous les objets découverts sont ramenés à l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) à Marseille où ils sont étudiés et seront peut être un jour exposés dans des musées

Une visite guidée et très intéressante avait lieu ce mercredi 27 mai 2015 en matinée sur le site destinée à la presse et au maire Jean Claude Feraud avec son adjoint à l'urbanisme Daniel Oddo. Les scolaires auront les leurs ce vendredi 29 mai toute la journée avec des classes d'Edmond Brun, Victor Hugo ou encore du collège. Le public lui est invité ce dimanche 31 pour des visites commentées et gratuites de 10h à 12h30 et de 14h à 17h30. N'hésitez pas à vous y rendre...

 

Le travail de décapage

   
 

   
 

 

Des archéologues en plein travail

   
   
   
 

 

La visite

     

 

 

 

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