LA SYNAGOGUE

* Histoire
* L'Histoire du nom de Trets
* Localisation (cartes)
* Plan de la cité médiévale
* Présentation Générale

* Trets vue du ciel : Vue globale / Vue globale 2 / Vue des lotissements / Le centre ville vue du ciel
* Trets vue d'hélico

* Le castrum St Michel

* Les Remparts
* Les Portes
* Le Château
* L Église
* Les Couvents
* Les Rues du village
* Les Fontaines
* L'Hôtel de Ville & sa place
* Le Kiosque de la Gare
* La synagogue


* L'Ermitage St Jean du Puy
*
Le château Grand Boise
* Mas de Cadenet
* Domaine Ferry Lacombe
* La Montagne Ste Victoire
* Peynier & Rousset

En 1182 , les juifs expulsés du Royaume de France , furent accueillis par les comtes de Provence. Les juifs de Trets obtiennent alors l'autorisation d'édifier une synagogue . Plus par tradition que par certitude historique, on a ainsi localisé cette synagogue dans cette maison monumentale de l'actuelle rue Paul Bert. Cette fameuse synagogue de Trets située tout près de la place de la mairie, en plein centre ancien est un des grands mystères de la commune puisqu'elle est totalement interdite au public et personne ne sait véritablement ce qu'elle cache... Sa véritable histoire, ses origines sont également assez inconnues. Un lieu qui serait daté du XIIème siècle et qui est au passage dans un bien triste état. Cette synagogue classée aux monuments historiques depuis 1926, serait donc le centre d'un quartier ancien fief d'une colonie juive.

C'est par les termes de "carrera judaica ou carrera juzicaire ou judéa" qu'est cité pour la première fois dans un acte de 1326 ce quartier, où il y avait la rue des juifs et une placette. La façade de plus de douze mètres de long, est le seul vestige de la construction originelle, les étages ont été surbaissés et l'intérieur remodelé, donc en partie détruit. Le bâtiment en lui même comportait au 13e siècle : 2 arcades en façade, la 3e a été rajoutée ultérieurement. Ces trois portes sont en arcs brisés et claveaux allongés et celle du centre mesure 3,50 m sur 2,50 m, la toiture culmine elle à plus de huit mètres.

Afin d'en savoir un peu plus sur ce lieu, des fouilles ont été réalisées à l'automne 2009 et en février 2010 commandées par la Société d’économie mixte d’équipement du pays d’Aix (Semepa) dans le cadre de la rénovation du centre ville.

Une opération qui a coûté 60 000€, et demandé le déblaiement d'une grosse quantité de gravats pendant plusieurs mois, une tache longue et fatigante pour les chercheurs de l’Institut national de recherches archéologiques (Inrap), car tout se faisait à la main et aux seaux, dans les différents niveaux permettant de mettre au jour des caves, des ouvertures, de nouvelles salles ... Un diagnostic avait alors établit pour tenter de déterminer l’opportunité de fouilles plus approfondies et de préciser les parties de l’immeuble qui en feront l’objet. Pour cela ils ont effectué différents sondages et retirer des couches d'enduit. C'est au total 19 parcelles qui ont été étudiées, avec des endroits quasiment en ruines.

Voici quelques résultats de cette étude :
Une grande différence est apparue entre la maison qui est considérée comme étant la synagogue et les autres maisons de la rue. Ainsi dans la partie Sud de celle ci de nombreux aménagements ont été notés laissant apparaître un bâti assez soigné, comme un arrachement de voûte, un escalier, des moulures datant sans doute du moyen age . Au Nord de la rue c'est l'inverse avec un bâti modeste qui est constitué de murs d'une cinquantaine de centimètres de hauteur sur lesquels s'élèvent des murs en pierre, une sorte de construction datant là aussi du Moyen age, auquel succède sans doute dans le 13e siècle un grand bâtiment d'une vingtaine de mètres de long sur une vingtaine de profondeur.



La synagogue qui daterait de l'époque du moyen age, a conservé l'intégralité de ses murs internes, elle est composée de trois niveaux : le ré de chaussée qui devait être assez compartimenté avec de grands espaces, une cave qui est desservie par un escalier qui mène également à un étage au dessus du ré de chaussée. Celui ci était éclairé par de nombreuses séries de fenêtres bigéminées encore présentes aujourd'hui pour certaines sur la façade. Un niveau qui comportait une salle de prestige de 19m de long et 7m de largeur avec de grandes poutres. Un endroit où se déroulait de nombreuses activités de la vie à l'époque. La synagogue comporte par ailleurs une cour .

A noter qu'en 1490 le bâtiment de la synagogue a été vendu à un chrétien, et de nombreuses transformations ont alors eu lieu.

De son coté Robert Thernot, archéologue responsable de l’étude, expliquait ainsi en décembre 2009 au journal La Provence : "Le bâtiment abandonné depuis fort longtemps est très mal connu. C’est une riche maison qui date sans doute du 13e siècle, avec des éléments de façade assez évidents, mais on a aussi des traces de cette belle maison à l’arrière, dans les murs et les aménagements intérieurs. Ce bâtiment tout à fait intéressant a considérablement évolué au cours du temps. En explorant le sous-sol, on a, mais de façon extrêmement ténue, des traces d’éléments sans doute antérieurs au Moyen-Âge. En ce qui concerne la présence d’éléments liés à la religion juive, on a des pistes qu’on va continuer à explorer, mais il est bien trop tôt pour conclure." 

La seule chose sur laquelle s’entendent donc les historiens et gardiens du patrimoine concernant ce lieu, c’est qu’une communauté juive vivait dans ce quartier ouvert, en plein cœur de la cité, et que le culte hébraïque y était pratiqué. Mais au final aucune preuve concrète de la présence de la communauté juive à l'époque n'est apparue dans ces bâtiments, d'après les dernières recherches établies récemment. Ces derniers ont probablement étaient construits d'après une commande de seigneurs.

Photographies de Nicolas Dobranowski / Sources : Regards sur TRETS, études 2010 & journal : La Provence.
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Plan de la cité médiévale