A la découverte de
la gare de Trets et son histoire
C'est un des monuments
phare de Trets, qui un siècle après sa construction a toujours autant de
charme malgré son inactivité et la transformation du quartier : La gare
SNCF de Trets, située place de la gare, sur la ligne de chemin de fer
Gardanne / Carnoules, ligne qui a plus de 130ans.
C'est en 1875 que les
premiers travaux de la section Gardanne/Trets sont démarrés et la ligne
est ouverte le 15 octobre 1877, le même jour que la ligne Marseille-Gardanne-Aix.
Le trace de la section Trets-Carnoules, approuvé le 17 novembre 1875,
connaitra plusieurs modifications à cause du franchissement du col du
Saint-Pilon. Les travaux sont néanmoins commencés en 1877 et la ligne
ouverte dans son ensemble le 29 novembre 1880 permettant de remplacer le
transport à diligence et voitures à chevaux. La ligne de chemin de fer
Gardanne-Carnoules sera concédée a la compagnie Paris-Lyon-Méditerranée
(PLM) en complément de la ligne Marseille, Gardanne, Aix-en-Provence. Au
départ, parmi les trois tracés envisagés, ce sont les intérêts miniers
qui ont prévalu, mais les agriculteurs trouveront alors dans cette
ouverture une communication directe avec Marseille incitant au
développement des échanges commerciaux.
Longue de 79 km, à voie
unique, cette ligne Gardanne Carnoules dessert quinze gares. Elle relie
la ligne Marseille-Gardanne-Aix-les Alpes, à la ligne
Marseille-Toulon-Nice. En 1904, elle est raccordée par La Barque,
Gréasque, Fuveau, Aubagne à la grande ligne du littoral. Pour les trains
de voyageurs, la durée du trajet Gardanne-Carnoules est de deux heures
environ, consommant alors pour fonctionner pas moins de 3 trois tonnes
de charbon
pour chaque voyage.
La gare de Trets sera construite à la fin du XIXème siècle, en
même
temps que la voie ferrée et deviendra dès lors pendant soixante
ans un des centres de la vie de notre village. La place et le quartier
de la gare sont aménagés en 1902-1903 sur des terrains agricoles (prés).
Jusque vers 1930, la gare de Trets connait une grande activité.
La ligne est en effet desservie chaque jour, par quatre trains de
voyageurs, aller et retour. La traction est assurée par les locomotives
a vapeur du dépôt de Carnoules. Chaque convoi est composé : du fourgon
du chef de train pour le transport de la poste et des valeurs, de trois
wagons de 3e classe, un wagon de 2e classe, un wagon de 1ère classe, et
un fourgon pour les marchandises et messageries.
En 1913, 36 416 voyageurs (soit près de 100 par jour) prennent le
train à Trets. Par la gare arrivent : le courrier, les messageries, la
page des mineurs. Des cars assurent la correspondance pour Puyloubier et
Pourrieres. Après la première guerre, en 1918, on utilisera le matériel
allemand livré au titre des réparations de guerre. Outre l'activité
voyageurs, chaque jour deux trains de marchandises (un dans chaque sens)
circulent de Gardanne à Carnoules. Jusqu'en 1934, un train de lignite
part de la gare de Trets.
La fin de son
activité
Mais à partir des années 1930, la concurrence des transports routiers
se fait sentir. En 1935, la desserte voyageurs est réduite à deux trains
légers par jour avec la
nationalisation. Les
décrets de coordination rail-route, en 1939,
mettent fin au service voyageurs. Une grande perte pour la vallée que
tous regrettent aujourd'hui, alors que le trafic automobile a explosé.
La gare de marchandises elle reste très active jusqu'en 1935. En 1940,
un train mixte voyageurs-marchandises est rétabli entre Gardanne et
Brignoles.
La ligne, épargnée par les bombardements, permettra en
1944, la
ligne Gardanne-Carnoules d'assurer pendant quelques semaines la liaison
Marseille-Nice en attendant le rétablissement de la voie
Marseille-Toulon Nice.
Apres la seconde guerre mondiale, l'essentiel du trafic marchandises
est constitué par le transport de bauxite à l'usine Pechiney de
Gardanne (2 à 3 trains de 1 500 tonnes chaque jour ouvrable).
Apres 1968, les gisements de bauxite varois sont progressivement
abandonnés et depuis1980 le transport de bauxite est assuré par camions.
Aujourd'hui, la ligne est neutralisée mais régulièrement entretenue par
la SNCF. Au début des années 1980, face à la concurrence routière et au déclin de l’activité minière, la ligne a progressivement été fermée à tout trafic. Aujourd’hui, seuls quelques kilomètres de ligne sont encore exploités au départ de Gardanne, permettant l’approvisionnement en charbon de la centrale thermique de Meyreuil.
A l'automne 1962, la gare retrouvera de l'animation le temps de quelques
semaines avec le tournage d'un film peu connu et jamais diffusé en
télévision malheureusement "Le voyage à Biarritz" avec pourtant de très
grands acteurs à son casting : Fernandel en chef de gare, Michel Galabru
comme employé SNCF et Arlety comme patronne du café de la gare.
Aujourd'hui
La ligne continue cependant à être maintenue en état de circulation car classée ligne stratégique à la demande des autorités militaires françaises pour les besoins de la défense nationale
pour préserver ainsi un itinéraire alternatif de
Marseille vers les Alpes Maritimes, au cas où la ligne Marseille Toulon
deviendrait impraticable. Une ligne aujourd'hui quasi abandonnée depuis
des dizaines d'années et qui ne voit passer que quelques très rares
convois par an; mais dont l'entretien coûte quand même plus de 200 000€
au Ministères des armées.
Plusieurs circulations exceptionnelles ont ainsi lieu parfois avec
des trains de marchandises exceptionnelles comme des véhicules de
l'armée ou pour des évènements : fête du train en 2002 et 2004 avec le
passage de TER ou de trains touristiques comme le 24 septembre 2016 pour
les 130ans de la ligne.
Un combat pour la ramener à la vie En 1998 deux associations se créent « Un train entre Gardanne et le Var » et « Le train avenir du
Centre Var » pour demander la réouverture de la ligne, mais sans
aucun résultat jusqu'à maintenant si ce n'est des études . Elles ont
organisé
5 fêtes du train avec certaines années le passage de TER
dont deux arriveront en gare de Trets en juin 2004 (la dernière remonte
à 2008). De très nombreuses études couteuses ont cependant eu lieu ces
dernières années pour connaitre le cout d'une réouverture, le potentiel
en nombre de voyageurs, l'incidence sur la diminution du trafic routier
très chargé dans la vallée ou encore les travaux à réaliser pour
permettre une réouverture. Des études qui ont alors toutes étaient
favorables à un retour du train sur cette ligne, mais à condition d'y
réaliser des aménagements et c'est là que le bas blesse puisque la ligne
compte de très nombreux passages à niveaux : rien que 4 à Trets (55 au
total sur la ligne) qu'il faut donc sécuriser. Il y a aussi des gares à
construire ou rénover, à Trets on nous a ainsi évoqué ces dernières
années la possible construction d'une nouvelle gare au pole multimodal
zone Cassin si la ligne venait à réouvrir.
En 2010 on nous annonçait une possible ouverture de la
ligne aux voyageurs pour l'année.... 2016 !!! 2016 passé rien n'a bougé
d'un pouce , c'est même revenu au point mort malheureusement ! Le cout
d'une réouverture de la ligne Trets Gardanne serait évaluer à 160 M€ et
610 M€ pour une réouverture totale . Les institutions ne sont pas contre
une réouverture mais disent NON pour le moment, préférant consacrer les
lignes budgétaires à d'autres lignes dont la réouverture de la ligne
Aix-Rognac
Une
gare figée dans le temps depuis 50ans
130 ans après sa construction, la gare de Trets est encore intacte et
toujours aussi magnifique, même si ses couleurs se sont un peu effacées,
l'abris de voyageurs dans le sens pour se rendre à Carnoules (coté Nord) a lui
disparu, son quai détruit, même chose pour le grand bâtiment qui servait
de
hangar de
chargement ou déchargement de marchandises mais aussi de composition ou
de re composition des trains.
Il a été démoli à la fin des années 1990 pour des raisons de sécurité car celui
ci était en mauvais état. Le terrain transformé en grand parking
en 2016. La gare elle n'a pas changé, même
si la belle horloge extérieure a disparu. L'intérieur, interdit au public
est lui totalement figé dans le temps, c'est très probablement le seul
bâtiment de la commune qui est ainsi totalement identique à ce qu'il était 50ans en
arrière, rien strictement rien n'a bougé.
En effet les couleurs des murs n'ont pas changé, le gros
mobilier est toujours à sa place avec de grandes armoires, étagères,
garnies de centaines de documents ou cahiers techniques datant des
années 70, de vieux paquets de feuilles jaunies par le temps, au mur on
trouve même une affiche informant d'accidents de train en 1973. On y trouve aussi
deux appareils servant à la gestion des trains à l'époque mais rien de
valeur ou d'important. Le lieu a toujours autant de charme et c'est
assez stupéfiant et heureux de voir qu'il n'a pas changé en tant de
temps. Outre son hall d'attente coté parking, on retrouve à l'intérieur
deux grands bureaux dont l'un qui servait aussi pour prendre les
tickets, un couloir d'accès au quai, une mini pièce avec étagères mais
aussi deux pièces pour le matériel. A l'étage le logement était habité jusqu'en 2017.
La gare reverra t'elle
passer des trains un jour ? On le souhaite vivement....
Sources : Livre REGARDS SUR TRETS : Les amis du village
Photographies : N.D., Guy Van Oost,
Cartes postales ou photos d'époque, Photos DR , d'internautes tretsois
Dans le passé
L'ancienne horloge
et tableau aujourd'hui disparus
Aujourd'hui disparu, remplacé par un parking,
ce bâtiment servait de hangar de chargement ou déchargement de marchandises mais aussi de composition ou de re composition des trains.
Il a été démoli à la fin des années 1990 pour des raisons de sécurité car celui
ci était en mauvais état.