Pourrières s'est réveillée en guerre Jeudi 29 novembre 2012. Au bruit des rafales de mitraillettes, d'explosions de grenades et des affrontements qui se multiplient à chaque coin de rue. Treillis, famas en main cagoule sur le visage, ou peinture de combat. 250 légionnaires se livrent à une rude bataille dans le village. Accroupis allongés par petits groupes, les militaires se faufilent, quadrillent les ruelles à la recherche de l'ennemi. Ce dernier a pris le contrôle du village, les hommes du premier régiment étranger, situé à Aubagne, habitué à lutter en Afrique, en Amérique du Sud ou encore en Afghanistan, doivent reconquérir le territoire. "L'exercice permet de revoir et travailler les fondamentaux" explique le commandant Boutry.

Partis à pied depuis mardi les légionnaires ont traversé Barjols, Varages, La Verdierre, Esparron et Seillon avant de se rendre dans le centre ville de Pourrières "Cela nous permet de livrer des batailles sur des terrains diversifiés et ainsi de revoir l'ensemble des techniques et des tactiques." Jeudi matin c'est donc dans un milieu urbain que les soldats d'élites se sont entrainés. Au milieu de la population. Donnant ainsi des scènes assez surréalistes entre des riverains vacant à leurs occupations. Sur la place de la mairie, où les services techniques "armés" de leur souffleuse nettoient les dernières feuilles non loin... d'une fusillade. Souvent surpris, voir interloqués les habitants ont pour la plupart été amusés.

"Je me suis réveillé en sursaut j'ai failli tomber de mon lit" sourit un passant parti acheter son pain. "Il y a une impression particulière , on a vraiment l'impression que l'on se trouve au milieu d'une guerre". "C'est impressionnant" contemple de sa fenêtre un pourriérois pas très rassuré "Même si on nous dit qu'ils tirent à blanc, cela fait peur".

Les militaires occupaient toutes les conversations. Notamment au comptoir "Imaginez la tête des mecs qui viennent se mettre au vert ici et qui pensent que les militaires sont venus les chercher" s'amuse goguenard un client devant son petit noir.

10h35 Pourrières libérée
"Cela permet à la population de se rendre compte du travail de l'armée de Terre et de la légion étrangère en particulier", apprécie le maire Sébastien BOURLIN. Ce dernier qui est aussi correspondant défense a accepté de recevoir le régiment d'Aubagne "c'est important de soutenir nos hommes".
Les visages fermés, les traits tirés, et le regard concentré les légionnaires ont réussi à reprendre le controle du village en fin de matinée à 10h35. Objectif atteint pour le lieutenant colonel, commandant du 1er régiment étranger, qui ne manque pas d'humour "Nous nous sommes aguerris, d'autant plus que la météo nous a été favorable".

VAR MATIN Vendredi 30 novembre 2012, VINCENT BELLANGER

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