Suite du feuilleton polémique consacré aux fauves installés dans la campagne tretsoise depuis début février. Un dossier très médiatisé puisqu'après France3, M6, La Provence, cet été c'est France Bleu, La Marseillaise et 20minutes qui l'ont couvert. Les deux parties continuent de s'opposer, le maire refusant la demande de l'association de s'installer et construire des installations, alors que le préfet lui a retoqué la ville plusieurs fois dans ses arrêtés ou demande depuis février. Nouvelle étape en ce mois de septembre, la municipalité a refusé leur demande de permis de construire et désormais le dossier ira devant les juges annonce l'association... Voici trois articles de presse qui retracent les derniers épisodes :
Maison de retraite pour lions et tigres à Trets: Pourquoi le projet est-il bloqué?
C’est un coin tranquille de la campagne aixoise, au pied de la montagne Sainte-Victoire. Après la zone commerciale, plus un bruit, si ce n’est les hennissements des chevaux d’un poney club. Et soudain, un rugissement. « Ça fait comme un coup de tonnerre », sourit Nathalie, une voisine. Pas plus perturbée que ça, d’ailleurs : « Franchement, les ânes ou certains chiens font plus de bruit ! » Plus de bruit que… Les trois lions et les deux tigres de Sandrine Le Bris et de Thomas Patermo.
Cette ancienne dresseuse et cet éleveur de chevaux possèdent pour l’instant cinq fauves. Ils rêvent d’en faire venir une quinzaine de plus, et d’installer un vrai refuge, en dur, sur la parcelle de 5.000 m² qui entoure leur maison. Car pour l’instant, Masaï, Coralie, Tania, Simba et Rian vivent dans un enclos temporaire et dans des boxes, perchés sur un semi-remorque.
Masaï, lionne de onze ans, grogne dans l’enclos. « Elle a ses humeurs, elle vient d’avoir une hernie discale », explique Sandrine en la caressant à travers la grille. « Le cirque Arlette Gruss a sa propre maison de retraite pour les vieux fauves, mais sinon, rien, précise l’ancienne dresseuse, qui a aussi été soigneuse. Il n’y a pas de solution : les zoos n’ont pas de place, relâcher l’animal dans la nature, c’est impossible… Souvent, les cirques les gardent avec eux sur la route, ce n’est pas idéal. » Pour Sandrine Le Bris et Thomas Patermo, le projet « est dans l’air du temps ». C’est vrai qu’un sanctuaire pour éléphants est en passe d’ouvrir en Haute-Vienne. Au contraire, la route est encore longue pour le refuge de Trets.
Des dossiers en cours d’instruction à la préfecture…
« Ça prend beaucoup de temps, on en est déjà peut-être à 500 pages de papier, je ne m’attendais pas à ça », soupire Sandrine, plus à l’aise avec un tigre qu’avec la paperasse. Au départ, l’objectif était d’ouvrir au public en avril 2018… « On vise plutôt juin », rigole Thomas. La préfecture doit rendre une décision d’ici la fin d’année au sujet de leur demande d’ouverture d’établissement d’élevage. « Il n’y a aucun retard administratif, on est dans les temps », précise un porte-parole.
Un second dossier doit être examiné pour ce qui deviendra une « installation classée pour la protection de l’environnement » (ICPE). « Le bureau d’études nous a envoyé le dossier ce mercredi matin, assure Thomas. Le site est propice, selon les experts qui sont venus. » Reste à voir si les fonctionnaires de la DDPP (Direction départementale de la protection des populations) seront d’accord. En tout cas, côté sécurité, tout est cadré : l’installation actuelle est légale, confirme la préfecture. Le maire va d’ailleurs devoir retirer son arrêté d’interdiction d’installation d’animaux sauvage.
Ça coince à la mairie.
« J’estime que la place des lions et des tigres n’est pas là , sur une zone agricole », martèle Jean-Claude Féraud, maire (Les Républicains) de Trets. Il ne compte pas valider la demande de permis de construire, qui expire dans quelques jours. Sa colère n’est pas retombée depuis le mois de février, quand les premiers fauves ont été installés sur la parcelle sans qu’il ne soit informé. « Ce qui me gêne, c’est entre guillemets la fourberie de la manœuvre, insiste l’édile. Leur seul but, c’est d’obtenir un permis de construire. »
Quand on lui parle des éventuelles retombées positives pour sa commune, de la visibilité que pourrait apporter un tel refuge, Jean-Claude Féraud s’agace : « Non, il n’y a pas d’intérêt économique ! Il n’y a pas d’accès, pas de sanitaires… »
Un modèle économique qui reste à trouver.
« On ne veut pas faire de business ! Ouvrir au public nous permettrait de couvrir un peu nos frais », jurent en chœur Sandrine et Thomas. Car pour l’instant, les cinq fauves leur coûtent très cher. « Environ 200 euros de viande crue par mois par animal, plus les frais de vétérinaire qui peuvent être élevés », précise Sandrine. Elle a créé une association pour pouvoir recevoir des dons et l’aide de mécènes. Et elle monte des dossiers de demandes de subventions auprès des collectivités territoriales. De multiples procédures qui, elles-mêmes, sont très coûteuses : « On a déjà eu 60.000 euros de frais ! » Et la première pierre est loin d’être posée…
Paru sur 20minutes.fr le 24/08/17 par Jean Saint-Marc
Un arrêté jugé illégal
Pour la seconde fois, l'arrêté municipal pris par la municipalité le 2 juin dernier pour interdire la présence des fauves a été retoqué par la préfecture le 2 aout dernier, rapportait La Provence fin aout. On ne sait pas encore si la mairie en a préparé un 3e depuis !
L'arrêté pris par le maire le 2 juin réglementant l'accueil et l'installation des animaux sauvages sur la commune vient d'être jugé illégal par les services de la préfecture dans un courrier adressé au maire datant du 2 août. Rappelons qu'il concernait la présence des tigres et lion (à la retraite) sur un terrain privé (voir La Provence du 21 juillet).
Dans l'arrêté, Jean-Claude Féraud faisait état de nuisances sonores. "Considérant que des habitants du quartier de l’Espace ont fait état de nombreux rugissements de tigres et de lions; considérant que les rugissements de tigres peuvent être audibles dans un rayon de 3km au plus; considérant que les rugissements de lions peuvent être audibles dans un rayon de 5km au plus; considérant que le rugissement émis par les félins susvisés trouble le cycle biologique de certains animaux
d’élevage et d’équidés présents dans le voisinage; considérant que le rugissement émis par les félins susvisés trouble également la tranquillité de riverains; considérant que des mains courantes ont été enregistrées par la police municipale (...); considérant que la tranquillité publique est perturbée; considérant qu’en conséquence, il y a lieu de réglementer la présence des fauves dans les parties urbanisées et dévolues à l’activité agricole du territoire communal; la présence des fauves, notamment les lions et tigres, pour quelques motifs que ce soient (cirque, exhibition, hivernage, élevage…) et toutes les installations nécessaires à leur support ou accueil sont autorisées uniquement la première semaine, décomptée du lundi au dimanche, de chaque période de vacances scolaires et la première semaine du mois d’août. La limitation énoncée à cet article ne concerne que les parcelles comprises dans le périmètre des zones U et des zones A tel qu’il est défini par le Plan local d’urbanisme (…)" Cet arrêté est donc caduc.
LA PROVENCE 25 AOUT 2017
Un permis refusé
Nouvelle étape ensuite sans aucune surprise ce
samedi 2 septembre La Provence nous informe que la mairie a refusé leur permis de construire déposé en juin :
L'association "Roaar" est installée sur un terrain privé situé en zone agricole et appartenant à Thomas Patermo. S'y trouve depuis six ans une écurie privée de dressage, sur 2,5 hectares.
Elle a déposé le 6 juin une demande de permis de construire pour un bâtiment de 485 m² (dont une habitation de 25 m² pour Sandrine Le Bris, dresseuse dans un cirque pendant 27 ans et qui vit avec sa fille dans une caravane) afin d'accueillir dans des conditions optimales les fauves à la retraite (voir La Provence du 21 juillet). Car pour l'heure, les cinq animaux installés à demeure possèdent de grands enclos extérieurs et des abris séparés les uns des autres, dans de grandes remorques.
Interrogé à ce sujet, le maire Jean-Claude Féraud avait expliqué fin juillet: "Je ne suis pas contre le projet mais pas sur un terrain agricole. Je ne suis pas pour ce permis de construire car j'y vois aussi un moyen de construire une habitation sous couvert de cette association. Je ne peux m'opposer à un projet valable. Mme Le Bris est une éleveuse pro, je n'en doute pas. Si elle veut construire, elle doit le faire sur une zone naturelle."
Ce n'était donc pas tout à fait une surprise pour l'association de recevoir jeudi des mains de la police municipale, un refus pour leur permis de construire : "(...) considérant que le projet n'est pas directement lié à l'activité agricole ; considérant l'absence d'autorisation préfectorale d'adduction collective en eau potable ; considérant que les éléments du dossier ne permettent pas de garantir une accessibilité et une sécurité optimales des personnes sur le site ; considérant que les dimensions des places de parking ne sont pas conformes à la règlementation en vigueur et qu'elles sont susceptibles de créer une gêne pour la sécurité et la circulation publiques, en conséquence le projet ne respecte pas l'article R-111-2 du code de l'urbanisme (...)"
Avant de lire également dans ce document officiel qu'"aucune autorisation d'urbanisme pour une habitation de 25 m² n'a été retrouvée ; que les constructions ne sont pas surélevées des 50 cm règlementaires ; qu'elles sont situées à moins de 10 m des limites séparatives... Le projet ne respecte pas les articles A2 et A7 du PLU, le permis de construire est refusé."
"Nous sommes déçus, explique l'association. Mais nous nous y attendions. Nous allons attaquer en justice. On ressent plus dans ce refus un grief personnel qu'une décision réfléchie pour le bien-être animal. Au début, le maire avait peur que l'arrivée des fauves crée des problèmes de sécurité. En construisant un bâtiment en dur, ça ne pouvait qu'aller dans ce sens. Mais ce n'est pas ce qui l'embête le plus au fond."
LA PROVENCE 2/09/2017 Aurélie Féris
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