On continue notre rubrique quotidienne "LE TRETS GLAUQUE" consacrée à 2 siècles de faits divers. Notre Doloréan Policière fait un arrêt aujourd'hui en 1928 pour revenir sur un tragique accident de la route.


Trets. 17 septembre 1928. — Hier, un terrible accident s'est produit sur la route nationale 7, près de l’intersection de la route de Fourrières à Trets, presque en face des ruines du monument dit de « l'Arc du triomphe de Marius ». 11 était environ 20 h. 45. Sur la même motocyclette avaient pris place ; M. Marius Baude, agé de 23 ans, et son ami, M. Victorin Tissot, Agé de 19 ans Le premier était au guidon. Ces jeunes gens, venant de Pourcieux, où ils habitaient tous deux, se rendaient à la fête de Pourrières où l’on inaugurait la nouvelle mairie.

Arrivés à l'endroit Cité plus haut, pour une cause qui n'a pu être établie, la motocyclette vint donner en plein contre un des arbres qui bordent la route. Le choc dut être d’une extrême violence et les deux amis furent précipités dans le ruisseau voisin, complètement à sec; ils restèrent inanimés. Ce n’est qu'une heure plus tard environ que M. Lleutier, qui, à bicyclette rentrait chez lui, à la ferme de Saccaron, aperçut la moto et l’infortuné Baude. Celui-ci n'eut que le temps de dire : « Je suis Baude, de Pourcieux » et s'évanouit.

Lieutier, qui connaissait le blessé, alla chercher du secours et l'autobus de Pourrières à Trets, venant à passer, transporta Baude à Pourrières dont il était originaire et où il avait des parents, mais en route le blessé rendit le dernier soupir. L’émotion fut vive dans la petite ville et l’on fit remarquer que Baude ne devait pas être seul, qu'il devait avoir avec lui un camarade. Immédiatement on retourna sur le lieu de l'accident et, à quelques mètres de l’endroit où l’on avait relevé la première victime, gisait un cadavre ; c’était celui de Victorin Tissot, la face contre terre, au milieu d’une flaque de sang. Il avait dû être tué sur le coup. Il fut transporté chez ses parents à Pourcieux.

La gendarmerie de Saint Maximin a ouvert une enquête pour rechercher les causes de cet accident. Elles seront difficiles a découvrir, aucun témoin n'y ayant assisté, on en est réduit aux conjectures. Ajoutons que Baude, qui était un fervent passionné de la moto cyclette, était marié depuis sept mois à peine. Dès que ce tragique événement a été connu à Pourrières, les réjouissances ont cessé, et cette Journée, commencée dans la joie commune, s’est terminée dans la tristesse générale.
Le Petit Marseillais 18 septembre 1928

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