Le 11 octobre 2010 des chercheurs du chateau de Versailles étaient souvenez vous de passage dans la commune, sur les traces du marbre exploité de 1680 à 1730, par la famille Veyrier dans la carrière de Saint Jean du Puy. (relire l'article de presse ici)
Et pour poursuivre sur ce thème l'élue de la commune Mme Fermanian Cuiffardi va consacrer cet été 2011 au sculpteur tretsois Christophe Veyrier (1637-1689). Une expo préparée depuis longtemps bien avant la visite des chercheurs. Au menu, expo, concert, conférences jusqu'au mois de Septembre 2011.

La Saison Veyrier sera lancée le Jeudi 23 juin 2011 à 18h avec le vernissage de l’exposition « Christophe Veyrier (1637-1689), un sculpteur tretsois à l’âge baroque ». Il sera suivi à 19h30 d’un concert de musique baroque par Les Bijoux Indiscrets (entrée libre).

L'expo sera visible au chateau tout l'été et présentera une série de panneaux retraçant la vie et l’oeuvre de Christophe Veyrier ainsi qu’une présentation de la Ville de Trets aux XVIIe et XVIIIe siècles (histoire, espaces urbains, carrières de marbres…), période durant laquelle les Veyrier furent actifs. Photographies et documents d’archives viendront compléter cet ensemble. Les photographies d’André Ravix apporteront sur les oeuvres de Veyrier le regard sensible d’un créateur contemporain.

La Saison Veyrier s’achèvera avec un colloque le Samedi 17 septembre dans le cadre des journées du Patrimoine, à partir de 14h avec les Conférences : « La sculpture en Provence à l’âge baroque » et « Christophe Veyrier » au Château des Remparts 17h30 : Conférence « Les carrières de Provence », au Château des Remparts.



"Christophe Veyrier est connu pour avoir été l’élève et collaborateur de Pierre Puget, célèbre sculpteur marseillais. A Trets, on peut admirer l’un des chefs d’oeuvre du sculpteur tretsois en l’église Notre Dame de Nazareth. L'artiste est né à Trets, en 1637 dans une petite demeure derrière l’église, en 1637 au sein d’une famille d’artisans et d’artistes. Ses frères, Louis (1630 – après 1997), François (1634 – avant 1707) et Joseph (1641 – 1677), firent leur carrière à Trets, dans l’atelier familial ou à la direction de la carrière de marbre et à Toulon sur les chantiers de l’arsenal. François fut même consul de sa ville natale entre 1686 et 1687. La génération suivante, avec les fils de François, Lazare et Félix, mais surtout avec Thomas, fils de Louis, fournira aussi d’excellents sculpteurs qui, outre leurs propres carrières, achèveront les travaux de leur oncle Christophe, mort prématurément à Toulon en 1689 à l’âge de 52 ans.

La carrière de notre artiste est indissociable de celle de Pierre Puget (1620 – 1694) dont il sera l’élève, l’assistant et le neveu. Dès 1663, la présence de Christophe Veyrier est attestée à Gènes auprès de son maître. Ce dernier envoyé en Italie par Fouquet pour choisir des marbres, avait cru prudent d’y rester après la disgrâce du ministre. Là, Veyrier est en contact avec les oeuvres des plus grands artistes italiens et flamands qui travaillèrent pour les nobles familles de « la Superbe ». Cependant, alors que Puget rentre en France en 1668 pour prendre la tête de l’atelier de sculpture de l’arsenal de Toulon, Veyrier reste en Italie pour se rendre à Rome. Là il se familiarisera avec les oeuvres du Bernin, Pierre de Cortone, Borromini, l’Algarde…A partir des années 1680, Christophe Veyrier prend un réelle indépendance et forme des apprentis et certainement ses neveux.

En 1682, il quitte Aix pour Toulon où il reçoit l’une de ses commandes les plus prestigieuses : le maître-autel de la chapelle du Corpus Domini, dans la cathédrale Notre-Dame de la Seds. Cette oeuvre toute de marbre et de stucs montre Dieu le père dans une gloire d’anges bénissant le sacrifice de son fils. Dès lors, il ne quittera plus la capitale varoise. En 1686, il reçoit des commandes de Jean Deydé, grand amateur d’art et conseillé du Roi à la Cour des Comptes de Montpellier, il conçoit le retable du maître-autel de l’église de Trets et est nommé directeur de l’atelier de sculpture de l’Arsenal de Toulon. Plus tard le marquis de Seignelay Secrétaire d’Etat à la Marine, fils du grand Colbert, lui commandera des décors pour son château de Sceaux. A l’Arsenal, il dispose d’ouvriers spécialisés mais aussi d’équipements performants telle une fonderie d’art.

Parallèlement, dès 1684, Christophe Veyrier entame aussi une carrière d’entrepreneur aux côtés de ses frères restés à Trets. La famille achète alors et exploite une carrière de marbre jaspée, sise sur la commune près de l’ermitage de Saint-Jean-du-Puy. Les Veyrier fourniront en marbre jusqu’à la cour de Versailles. Ces marbres sont principalement utilisés en placage et élément de décor, comme on peut le voir encore sur le maître autel de l’église Trets", explique Rémy Kerténian Historien de l’Art et Commissaire de l’exposition.

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